Les mains pleines de terre, elle remet en place cette mèche qui lui tombe devant le visage.

Du dos de sa main droite avec l'aide de son poignet, la main en panache,

 elle la repousse en arrière.

 Puis elle se remet à pétrir la terre couleur Sienne.

Elle la malaxe, la touche, la caresse, la creuse, la bosselle, la retouche,

lui rajoute de la terre, lui en enlève.

Elle recule, observe son œuvre, cligne des yeux,

fait sa mimique de la bouche lorsqu'elle réfléchit,

et remet sa mèche blonde.

Après réflexion, elle se tourne vers le bureau, tend cette main longue et fine

 vers le pot en céramique et choisit un couteau.

Devant son travail en terre, elle se penche en avant,

 tourne autour de sa pièce, ciselle,

tranche, attaque la terre.

Puis elle saisit un crayon, se reporte à son croquis,

fait des annotations, modifie des cotes, arrondit un angle, amplifie un volume.

Et encore cette mèche qui faut remettre à sa place.

 

 

Rien n'arrive à la distraire.